Le gouverneur de la Banque centrale de Zambie, Denny Kalyalya, avertit que la hausse du dollar pourrait nuire à l’économie du pays et accélérer les efforts pour réduire la dépendance au dollar
Le gouverneur de la Banque centrale de Zambie, Denny Kalyalya, a mis en garde contre les effets négatifs de la montée du dollar américain sur l’économie zambienne, soulignant que cela pourrait inciter le pays à accélérer ses efforts pour réduire sa dépendance à la monnaie américaine.
Lors d’une conférence de presse à Lusaka, Kalyalya a déclaré : « Un dollar plus fort n’est pas bon pour nous ». Il a expliqué que la monnaie américaine plus forte entraînait un flux de capitaux loin de la Zambie et contribuait à l’augmentation de l’inflation.
L’augmentation du dollar a suivi les attentes des investisseurs selon lesquelles la présidence de Donald Trump entraînerait des tarifs plus élevés, stimulerait l’inflation et limiterait la capacité de la Réserve fédérale des États-Unis à réduire ses taux d’intérêt. Cela a conduit les monnaies des marchés émergents à atteindre leur plus bas niveau en trois mois.
Pour la Zambie, cela pourrait compliquer l’accès à des financements moins coûteux à un moment critique. Le pays, après avoir été exclu des marchés de capitaux internationaux en raison de coûts d’emprunt élevés et d’un défaut de paiement en 2020, est en train de terminer un processus difficile de restructuration de sa dette.
Les commentaires de Kalyalya interviennent après la décision de la Banque centrale d’augmenter ses taux d’intérêt à 14 %, le niveau le plus élevé en sept ans, afin de stabiliser le kwacha et de maîtriser l’inflation. Il a qualifié la situation économique de « préoccupation », notamment en raison des effets potentiels d’un dollar plus fort.
En réponse, la Zambie et d’autres pays africains intensifient leurs efforts pour promouvoir les monnaies locales et réduire leur dépendance au dollar. Kalyalya a mis en avant le Système de Paiement et de Règlement Pan-Africain (PAPSS), lancé en 2022 dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), comme une initiative clé. Ce système vise à faciliter les paiements transfrontaliers en Afrique sans passer par des banques américaines ou européennes.
Kalyalya a qualifié le PAPSS de l’un des projets les plus prometteurs, en déclarant : « Nous développons des idées pour encourager l’utilisation du kwacha dans les transactions locales ». La Zambie explore également des mesures pour limiter l’utilisation de devises étrangères dans les transactions locales, ce qui épuise souvent les réserves en dollars et affaiblit le kwacha.
Ces initiatives font partie d’un effort régional plus large visant à réduire les vulnérabilités économiques liées à la dépendance au dollar.